12 octobre 2021
Connue pour être un des plus grands oiseaux d’Europe, la Grue cendrée, avec ses 2m d’envergure, symbolise les grandes migrations dans notre région. Son vol en V comme Voyage, en fait un symbole de démocratie dans certains pays de l’Est. En effet les oiseaux se relayent en tête pour moins se fatiguer, un peu à la manière des cyclistes en peloton.
Quel champenois n’a pas observé les grandes formations en V ou n’a pas entendu « claironner » pendant les migrations nocturnes ?
Fuyant l’arrivée des grands froids en Europe du Nord, elles traversent la France dans une diagonale nord-est/sud-ouest, via nos grands lacs, pour rejoindre l’Espagne et sa région d’Estrémadure.
Sur les 300 000 grues qui traversent notre pays, quelques milliers font une halte sur les lacs aubois et quelques centaines y passent l’hiver pour repartir dès février dans leur pays d’origine et s’y reproduire.
Pour observer les Grues cendrées dans l’Aube, il suffit de se rendre sur la digue du Lac du Temple à hauteur de Brévonnes. La nouvelle piste cyclable permet de s’y promener en toute sécurité, tout en observant le grand spectacle du coucher des Grues en fin d’après-midi quand elles reviennent des champs.
Depuis 2002, le site a été classé en Réserve naturelle pour assurer leur tranquillité, l’accès au bord du lac est interdit au public mais les 10 km de digue permettent de longer cette réserve et d’observer tous ces oiseaux sans les déranger.
Quelques chiffres sur l’oiseau
Taille : 1m30
Poids :4 à 6 kg
Env : 2m
Protégé en France depuis 1967
Migration d’automne
Premiers départs au mois d’août (Suède et Russie)
Haltes migratoires en Allemagne et surtout en Champagne puis en Landes de Gascogne
Hivernage en Estrémadure en Espagne
Quelques milliers hivernent en France et autant poussent jusqu’au Maroc
Une autre voie à l’Est de la Finlande à la Tunisie via la Hongrie
Retour de printemps
Dès février, la remontée est plus rapide (instinct reproducteur)
Point culminant (5-15 mars)Couloir de migre décalé à l’Est
©LPO Champagne-Ardenne
Quelques chiffres pour la région (saison 2020-2021)
L’an dernier, lors de la migration post-nuptiale, ce ne sont pas moins de 320 000 grues qui ont été observées en migration active vers le sud. A noter un évènement marquant cette année, avec des effectifs exceptionnels suite à un blocage météorologique. Ainsi 50 000 au lever le 7 novembre au dortoir de la Réserve naturelle nationale de la Forêt d’Orient, observées depuis la digue de Brevonnes.
Grâce à quelques salariés du Parc aidés de bénévoles de la Ligue pour la Protection des Oiseaux, des comptages ponctuels, dont les résultats sont affichés à la Maison du Parc, sont organisés sur les lacs.
Les participants se postent autour des plans d’eau, chacun sur son secteur, pour compter les Grues au lever quand celles-ci partent sur leurs zones de gagnage.
Ils notent leurs mouvements pour éviter les doublons et totalisent leurs comptes pour être le plus exhaustif possible.
Ces comptages spécifiques, viennent renforcer les comptages mensuels de la LPO, qui existent depuis 1983, fournissant ainsi des données inestimables sur l’effectif des oiseaux d’eau et sur leurs fluctuations
Thomasson C. Croset F. Croset_F Croset F. Croset F. Thomasson C.
C’est le moment d’aller voir (et écouter) cette ambiance extraordinaire du lever ou du coucher de Grues sur les lacs, avant que celles-ci ne descendent plus au Sud.
Le Parc de la Forêt d’Orient participent aux côtés de l’Office de tourisme du Lac du Der et de la LPO Champagne-Ardenne à la fête de la Grues et de la migration du 23 au 31 octobre prochain.
En plus de cette semaine de fête, de nombreuses sorties thématiques sur les oiseaux, et plus particulièrement les grues à cette époque, vous sont proposées par le Guide du Parc.