La Réserve Naturelle Nationale de la Forêt d’Orient

Une zone protégée

Depuis la mise en eau des lacs-réservoirs Seine (Lac d’Orient), en 1966, et Aube (Lac du Temple et Lac Amance), en 1990, les bouleversements paysagers du territoire ont paradoxalement généré des écosystèmes lacustres et forestiers d’une grande valeur biologique. C’est ainsi que le projet de création d’une Réserve Naturelle est né. La présence d’habitats d’une grande richesse écologique a été reconnue en 2002 par le classement en Réserve Naturelle Nationale.

L’État a confié la gestion de ce site au Parc. C’est grâce à deux grandes institutions publiques, propriétaires du site : l’EPTB Seine Grands Lacs (propriétaire de 1546,4ha) et le Conservatoire du littoral (propriétaire de 13,4ha), et au soutien financier de l’Etat et de l’Union européenne, que le Parc peut agir pour la préservation de ces milieux. Il est en charge d’établir un plan de gestion sur 10 ans qui définit collégialement les objectifs et actions de conservation de cette biodiversité exceptionnelle, précise les conditions de l’actualisation en continu des connaissances sur la réserve. Ce site est géré par une équipe de 2 personnes : un conservateur et un garde-animateur ; épaulée par un agent technique, une secrétaire-comptable et un apprenti.

Fiche d’identité de la réserve

Superficie : 1 560 ha
Date de classement : 09/07/2002
Gestionnaire : PnrFO

Conservateur : Jean Delannoy
Milieux : aquatiques non marin et forêts
Ouverture au public : non

En 2023, l’UE a contribué à hauteur de 61 830 € au fonctionnement de la Réserve, soit 37,7% du budget.

Une mosaïque de milieux

Cette zone, soumise aux cycles saisonniers de la gestion hydraulique des grands lacs-réservoirs avec des périodes de basses eaux et hautes eaux, est un véritable écotone entre trois grands types de milieux : les milieux lacustres des queues de retenues des lacs (espaces aménagés pour l’accueil de la faune sauvage), la formation de grandes vasières due au marnage et la présence d’une flore adaptée à ces variations du niveau d’eau, les milieux prairiaux avec les prairies sèches et les roselières de la ceinture palustre et des milieux forestiers constitués de 180 ha de chênes et charmes.

Une biodiversité exceptionnelle

Grâce aux actions du Parc et les comptages réguliers, notamment avec l’aide de la LPO, on comptabilise sur la Réserve 212 espèces au moins contactées 1 fois dont 92 nicheuses. Les lacs et les milieux forestiers alentours permettent à de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs de faire une halte, comme la cigogne noire, les oies rieuses et cendrées,  le cygne de Bewick et autres sarcelles, garrots et harles. Les vasières exondées en période de basses eaux forment un écosystème unique en Europe, où des espèces patrimoniales telles que la grande douve ou la pulicaire vulgaire peuvent s’implanter. Les différents faciès de milieux prairiaux et forestiers comptent de nombreuses mares appréciées par les dizaines d’espèces d’amphibiens comme le sonneur à ventre jaune, la salamandre tachetée ou encore le triton crêté. Cet environnement favorise aussi la présence de plusieurs reptiles liés aux milieux humides comme la couleuvre à collier, l’orvet et le lézard vivipare. Plus de 1000 espèces de coléoptères ont été recensées ainsi que de nombreuses espèces de papillons, de criquets et de libellules menacées pour la plupart. Enfin, 53 espèces de mammifères sont présentes avec 24 d’importance internationale dont 16 espèces de chauves-souris comme la barbastelle d’Europe. Grâce notamment à l’installation de pièges photographiques, le Parc a également prouvé la présence de rares et discrets mammifères, comme le chat forestier.